Le socio-constructivisme
A propos de l’auto-socio-constructivisme
Le constructivisme
La construction du savoir est le passage d’une conception des choses jugées insatisfaisantes à une autre considérée comme plus juste ou plus efficace. Dans cette optique, c’est l’individu lui-même qui élabore, qui invente une nouvelle manière d’expliquer les faits. Cette découverte se fait par la recherche, à travers des essais et des erreurs, elle procède par accommodation.
L’approche constructiviste en pédagogie se fait par sauts qualitatifs, au terme de tâtonnements. Personne ne trouve tout d’un coup, sans de nombreux essais, sans avoir empruntés de fausses pistes, sans se tromper.
Ce qui est en jeu dans la construction des savoirs, c’est l’autonomie intellectuelle et sociale de chacun, la capacité pour chacun d’exercer pleinement dans la vie courante son potentiel intellectuel. Notre société exige et exigera de plus en plus des citoyens et des travailleurs « intelligents ». Or, dans le mode d’enseignement actuel, un pourcentage important d’élèves échouent sur le plan du savoir ; ce qui signifie qu’ils ont des lacunes dans leurs connaissances. Mais surtout, ils ont perdu toute confiance dans leurs possibilités intellectuelles. Cette attitude d’auto-dévalorisation intégrée à leur personnalité aura des conséquences dans leur vie adulte : conformisme, manque de sens critique, refus d’exprimer son point de vue, vulnérabilité plus grande à la publicité et à la consommation…
La construction des savoirs postule que tous les individus sont potentiellement intelligents. Dès lors, la pédagogie de la construction des savoirs apparait comme une pédagogie anti-échec avec comme double objectif de faire acquérir les mécanismes de la pensée aux élèves en situation d’échec et de leur redonner confiance en eux, en les mettant en situation de prouver leur intelligence.
La construction des savoirs est le passage d’une conception inadéquate à une nouvelle conception plus pertinente. Une conception se mobilise par rapport à un problème qui permet de manipuler, comparer, appliquer des raisonnements logiques (analyse, déduction, induction), généraliser des observations. Ces mécanismes de l’exercice de l’intelligence sont appelées des opérations mentales.
Pourquoi auto-socio-constructivisme ?
Cette méthodologie de la construction des savoirs pourrait se résumer ainsi :
- Je cherche des solutions à partir de ce que je connais ;
- Je constate une impasse mais je sais mieux ce que je cherche ;
- Je fais preuve d’inventivité ;
- J’ai l’intuition d’avoir trouvé
- J’élabore un langage, des définitions, des codes qui m’aident à formuler mes découvertes ;
- Je m’y prends à plusieurs reprises pour m’exprimer rigoureusement et correctement ;
- Je découvre des contre-preuves à mes explications ;
- J’affine, je perfectionne mes démonstrations.
Toutes ces actions sont rédigées à la 1ère personne. Pourtant, ce travail n’est jamais l’œuvre d’un seul, c’est une action collective. C’est pourquoi nous parlons d’auto-socio-constructivisme. Cette notion est indissociable de l’interactionnisme.
Cela signifie que les apprentissages, les découvertes se réalisent collectivement à la suite d’interactions sociales entre les partenaires qui s’apportent mutuellement des informations, s’interpellent, se stimulent, coopèrent, s’aident à aller plus loin, se mettent en question, cherchent un consensus.